Publié le 27 Septembre 2018

La voiture électrique passe souvent pour la solution ultime contre la pollution.

Pour autant, la voiture électrique a un impact réel sur l'environnement. Sa fabrication et la production de l'électricité utilisée pour la mouvoir en sont les principales causes, variables selon les modèles et les pays. En 2014 le Jury de Déontologie Publicitaire à épingler les services d'autopartage Autolib' et BlueLy, ainsi que Renault pour sa Zoé, pour des annonces mettant trop en avant le caractère écologique de leurs produits.

Par définition, la voiture électrique n'émet rien au niveau local. Mais sa production se révèle nettement plus énergivore, et donc émettrice de gaz à effet de serre, que celle d'une voiture thermique. En cause : la batterie, qui compte pour moitié dans les besoins énergétiques liés à la fabrication d'une voiture électrique. Selon l'ADEME (Agence De l'Environnement et la Maîtrise de l'Energie), il faut environ 70.000 mégajoules (MJ) pour fabriquer une voiture essence ou Diesel, 120.000 MJ pour construire une électrique.

Ce n'est pas parce qu'elle n'émet pas de CO2 en roulant qu'elle ne pollue pas. La voiture électrique n'est pas aussi propre que pourraient le laisser croire le bonus écologique de 6.000 euros (en 2017) auquel elle donne droit et la vignette Crit'Air 0 de couleur verte que ses acheteurs peuvent fièrement coller sur leur pare-brise.

Si l'on englobe l'ensemble de son cycle de vie, une voiture électrique peut émettre plus de CO2 qu'un vulgaire diesel... Les batteries électriques : Des réservoirs bourrés de métaux rares, très polluants et monopolisés par la Chine.

Guillaume Pitron, ancien juriste devenu journaliste, a pendant huit ans parcouru la planète ( Chine, Malaisie, Indonésie, Afrique du Sud, Amérique du Nord ) pour enquêter sur la fameuse "transition écologique"... qui n'est pas si verte.

Dans son livre "La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique", Guillaume Pitron présente les coulisses de la transition énergétique. Et selon lui, elle ne serait pas si durable que cela.

"Pour la même production d’énergie, les technologies utilisées aujourd’hui consomment davantage de ressources que les technologies précédentes. Plus nous irons vers les technologies vertes, plus nous aurons besoin de ressources".

"Pour sa fabrication une voiture électrique, nécessite des métaux rares, pour sa partie électronique et ses imposantes batteries. Ces métaux rares sont extraits du sol, principalement en Chine, raffinés et acheminés dans les usines de fabrication des batteries, tout cela a un coût écologique extrêmement lourd en terme de rejet carbone, et de pollution des zones environnantes", souligne Guillaume Pitron.

Ajoutant même que "pour produire un véhicule électrique, il faut deux à trois fois plus d'énergie que pour construire un véhicule conventionnel". Une aberration, quand on cherche justement à réduire l'impact sur l'environnement. "Avant même d'avoir effectué son premier kilomètre, une voiture électrique a déjà nécessité 3 à 4 fois plus d'émission de gaz à effet de serre qu'un véhicule classique", ajoute l'auteur. "Il faut arrêter de dire que quand on roule avec un véhicule électrique on roule propre, ce n'est pas vrai".

Pour Guillaume Pitron "on a tout simplement délocalisé la pollution de la voiture électrique vers des pays qui ont été prêts à sacrifier leur environnement. C'est notamment le cas de la Chine mais aussi de la Malaisie, l'Indonésie, l'Afrique du Sud, l'Amérique du Nord, des lieux où l'on extrait en grande quantité les matériaux dont nos voitures électriques ont besoin".

"Il y a une forme d’hypocrisie totale à ne pas vouloir assumer cette pollution", s’insurge l'auteur, ajoutant  " La demande va grossir et nous allons passer d'une dépendance du pétrole à celle de la Chine qui gère actuellement 95 % du marché des terres rares. Demain nous roulerons tous chinois". 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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